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Ce bas-relief assyrien, taillé dans l’albâtre, se trouvait dans la salle C du palais du nord-ouest à Kalkhu (aujourd’hui Nimrud), construit par Assurnazirpal II (883-859 avant J.-C.) sur les rives du Tigre. Les courbes magnifiquement découpées de la musculature ondulent sur la surface du bas-relief et lui donnent ainsi profondeur et vitalité. Il représente une scène rituelle, comme l’indique la présence du génie ailé (apkallu) qui suit le servant d’armes royal (sha reshe) portant l’arc et le carquois de son maître. Bien que le roi ne soit pas visible, sa présence est suggérée par celle du génie à gauche. Ce dernier tient dans sa main droite le cône sacré, pour bénir ou purifier le servant d’armes qui s’approche du roi. L’onction du roi et de ses serviteurs par une divinité protectrice maintient et accentue la puissance royale. Une inscription cunéiforme sur la partie inférieure du bas-relief proclame Assurnazirpal souverain non seulement de tout le territoire assyrien, mais aussi de l’univers entier, et le qualifie de chef redoutable en temps de paix comme en temps de guerre.
Ce bas-relief est l’un des nombreux éléments décoratifs (pierres gravées, rondes-bosses, stèles commémoratives, tissus luxueux…) du palais de Kalkhu. La tradition assyrienne voulait certes que les rois établissent leur autorité en construisant villes et palais, mais Assurnazirpal a été le premier à utiliser autant la pierre en Mésopotamie. Les reliefs narratifs n’étaient pas seulement une manifestation de virtuosité artistique. Ils servaient aussi à indiquer le statut de la salle où ils étaient placés. C’est pourquoi le bas-relief de la salle C, contiguë à la salle du trône, symbolise l’un des plus hauts degrés de la vénération rituelle témoignée au roi.
Les célèbres fouilles de Nimrud et Ninive, entre 1845 et 1851, ont été dirigées par un jeune archéologue britannique, Austin Henry Layard. Il avait entre autres responsabilités celle d’envoyer en Angleterre tout ce qu’il découvrait. Les fouilles étant en grande partie financées par le British Museum, bon nombre de découvertes y ont été envoyées. Toutefois, le cousin de la femme de Layard, John Guest, a financé personnellement le transport. Pour le récompenser, on lui a offert quelques œuvres qu’il a expédiées au manoir de Canford, sa résidence. Une annexe au manoir, « la cour de Ninive », a ensuite été construite pour abriter ces trésors d’Assyrie. Le bas-relief assyrien de Canford est finalement devenu l’une des pièces maîtresses des collections du Musée Miho.
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